Valeur clinique et économique des systèmes de gestion de l’information et de déploiement du dossier électronique du patient (DEP) en Suisse

Abstract

La Suisse accuse un retard important en matière de digitalisation de la santé . Concernant le système de soins, le développement des systèmes de gestion et d’échange d’information au niveau des patient.es devrait être une priorité, ceux-ci permettant d’améliorer la qualité des prises en charge, la continuité des soins, et in fine, une utilisation plus efficiente des ressources.

Au-delà des systèmes primaires, qui stockent les informations collectées par les prestataires (comme le dossier médical informatisé ou les systèmes d’information hospitaliers), la Suisse se concentre actuellement sur la mise en oeuvre du dossier électronique du patient (DEP), un système secondaire qui stocke des documents produits par les prestataires de soins, qui sont alors gérés et détenus par les patient.es. Au 31 janvier 2024, environ 40 000 DEP ont été ouverts en Suisse, ce qui représente moins de 1% des résident.es.

Dans ce rapport, en s’appuyant sur la littérature internationale, nous discutons de la valeur (ou plus-value) clinique et économique des systèmes de gestion des données des patient.es, et décrivons les enjeux liés au déploiement de ces outils en termes d’investissement et de bénéfices attendus. L’objectif du document est d’en tirer des enseignements pour une mise en oeuvre plus efficace et efficiente du DEP en Suisse. Bien qu’il existe peu de littérature sur des systèmes entièrement comparables au DEP tel que défini en Suisse, nous nous appuyons sur l’évaluation d’outils mettant en relation plusieurs systèmes primaires qui permettent une circulation de l’information entre prestataires/lieux de soins. Ces systèmes sont généralement la propriété d'un prestataire et l'accès est autorisé aux patient.es et aux tiers, ou sont conservés par les patient.es tout au long de leur vie.

Nous commençons par la présentation d’un cadre conceptuel qui décrit les étapes de mise en oeuvre de ces outils et qui permet de mieux appréhender leur plus-value clinique et économique. Nous illustrons ensuite ce cadre à travers l’expérience canadienne. Enfin, nous discutons de la transférabilité des résultats dans le contexte suisse et formulons quelques recommandations.

Groupes de recherche liés : Économie et Politiques de Santé (ECOPOL)