Un index de genre pour améliorer la recherche en santé
Des chercheuses d’Unisanté ont obtenu un financement Spark du Fonds national suisse de la recherche scientifique pour un projet de construction d’un index de genre propre au domaine de la santé.
L’instrument pilote «Spark» a été créé par le FNS en 2019 pour soutenir des projets de recherche non conventionnels et des approches scientifiques innovantes. Parmi les projets soutenus, figure celui de l’équipe « Médecine & Genre » d’Unisanté intitulé «Comment mesurer le genre? Développement d’un index de genre spécifique au contexte pour améliorer la recherche en santé en Suisse». Ce projet est mené par la Prof. Carole Clair, co-responsable du Département Formation, recherche et innovation d’Unisanté, la sociologue Joëlle Schwarz et la Dre Joana Le Boudec.
« Dans la recherche en matière de santé, il existe un critère biologique évident : le sexe, mais aucune mesure pour le genre, variable sociale. Ce projet vise donc à développer un index de genre, sorte de faisceau multifactoriel, qui permette de mieux comprendre les déterminants sociaux qui induisent des inégalités entre hommes et femmes face à leur santé », explique Joëlle Schwarz. Cet instrument de mesure sera adapté au contexte suisse, et spécialement applicable à la recherche dans le domaine de la santé.
Les inégalités face à la santé ne sont pas qu'une affaire biologique
L’intérêt de cette recherche part du constat que les femmes et les hommes ne sont pas égaux face à la santé. Ces inégalités proviennent parfois de différences biologiques, mais parfois aussi de différences liées aux catégories sociales de genre, et souvent des deux conjointement. Les maladies cardiovasculaires en sont un bon exemple. Le préjugé selon lequel les hommes sont bien plus à risque sur le plan cardiovasculaire que les femmes, ne laisse que peu de place aux facteurs sociaux et comportementaux qui peuvent jouer un rôle dans le développement de ces troubles : la cigarette, le stress induit par la charge familiale et domestique, la charge «mentale», la position sociale et/ou le salaire souvent moindre qu’un homme. Et ce d’autant plus que ces facteurs sont souvent minimisés ou peu reconnus.
Selon les autrices, le genre représente un excellent point d’entrée pour (re)penser la complexité et mieux définir les autres déterminants sociaux de la santé, comme la classe sociale ou l’appartenance ethnique.
Plus d’informations sur la Commission Médecine et Genre FBM-CHUV-Unisanté