Depuis 2015, le Département santé, travail et environnement d'Unisanté a mis en place une consultation spécialisée en médecine du travail pour soutenir les parties impliquées dans l'application des dispositions légales relatives à la protection de la grossesse au travail.
Une étude, réalisée entre 2021 et 2024, a évalué la contribution de cette Consultation en termes de poursuite ou reprise du travail sans danger pour les employées enceintes, ainsi que la satisfaction des usagers et usagères. Des indicateurs ont été collectés, et des entretiens ont été menés avec des travailleuses, ainsi qu'avec leurs employeurs et gynécologues.
Les résultats de l'étude indiquent que la consultation a un impact positif sur la poursuite ou la reprise du travail dans des conditions sûres. Lorsqu’il a été possible de contacter l’entreprise, 44% (n=121) des situations professionnelles ont pu être jugées sans dangers pour les travailleuses enceintes. Une analyse économique s'appuyant sur des cas concrets et des scénarios fictifs montre que la mise en œuvre de mesures anticipés, notamment la réalisation d’une analyse de risques, présente des avantages importants sur le plan économique, bénéficiant aussi bien à l'entreprise qu'à la travailleuse. Cependant, l'implémentation pratique des solutions proposées dans le cadre de la consultation reste limitée, soulignant des défis persistants dans la mise en œuvre effective des recommandations.
Le rôle du médecin du travail de la consultation est apprécié non seulement pour la qualité des prestations, mais aussi pour son statut d’intermédiaire neutre et bienveillant. Bien que la satisfaction soit élevée pour tous groupes d’usagers, des points de divergence significatifs entre les expériences des travailleuses et celles des employeurs ont été identifiés. Ces divergences mettent en lumière la nécessité d'une meilleure communication et compréhension entre les parties impliquées. La collaboration avec d'autres professionnels, tels que les inspecteurs du travail et les spécialistes de la santé et sécurité au travail, est identifiée comme une voie essentielle à poursuivre, voire renforcer.
Au vue des apports de la consultation identifiés dans cette étude, ce dispositif originale mérite d’être soutenu et étendu. Il pourrait également servir de modèle pour faciliter l’accès direct des travailleuses enceintes à des soins préventifs, favorisant ainsi une meilleure équité en santé au travail. Néanmoins, il est important de reconnaître que cette consultation ne peut pas se substituer à un suivi préventif, personnalisé et régulier des médecins et des autres spécialistes de la santé et sécurité au travail. Ce suivi doit être assumé par l’employeur dans le cadre de la gestion de la santé en entreprise.