Professionnel·les de la santé en Suisse : Comprendre les raisons de rester ou de quitter leur métier
Unisanté, en collaboration avec l’Institut et Haute École de la Santé La Source et le CHUV, a présenté de nouveaux résultats de la Swiss Cohort of Healthcare Professionals and Informal Caregivers (SCOHPICA).
Ce projet vise à mieux comprendre les trajectoires des professionnel·les de la santé (PdS) et des proches aidant·es, évaluer leur intention de rester dans la profession et mesurer leur bien-être. Près de 6 000 personnes ont participé à l’étude en 2022 et 2023, fournissant des informations essentielles sur plus de 30 professions de la santé en Suisse.
Des résultats variés selon les professions
L’enquête révèle que l'intention de rester dans la profession est très variable, atteignant 86 % pour les psychologues-psychothérapeutes contre seulement 49 % pour le personnel soignant intermédiaire (assistant·es en soins et santé communautaire). De plus, des métiers comme les technicien·nes en radiologie, les infirmier·ères diplômé·es ou les assistant·es en pharmacie font état de taux de satisfaction du bien-être oscillant entre 7/10 et 8,2/10, et la rétention dans ces professions est aussi influencée par des éléments comme l’équilibre vie privée-professionnelle et les possibilités de développement de carrière.
Des défis structurels persistants
L’étude montre que les professionnel·les de la santé travaillant dans des établissements médico-sociaux (EMS) ainsi que ceux récemment entrés dans la profession ou effectuant un grand nombre d'heures hebdomadaires présentent des niveaux plus bas d’intention de rester et de bien-être. Parmi les facteurs clés retenus pour expliquer la fidélisation ou la démission, on note l’adéquation des ressources, les possibilités de développement de carrière, et l’équilibre entre vie privée et vie professionnelle. Ces éléments ressortent clairement comme des enjeux critiques à traiter pour améliorer les conditions de travail.
Implications pour le système de santé
Les résultats du projet SCOHPICA sont en train d’être intégrés dans le "Monitoring national du personnel soignant", mis en place par l’Office fédéral de la santé publique (OFSP) en réponse aux défis rencontrés par le système de santé suisse, tels que la pénurie de personnel et le turnover élevé. Ils visent à éclairer les politiques publiques afin de garantir de meilleures conditions de travail aux PdS et de soutenir la pérennité du système de santé suisse.
Participez au projet SCOHPICA
Afin de renforcer la représentativité et la pertinence des données, SCOHPICA encourage tous les professionnel·les de la santé à participer aux prochaines éditions du questionnaire. Plus de 6 000 professionnel·les ont déjà contribué, et la participation est ouverte chaque année à toute personne travaillant en contact direct avec des patient·es. Pour pour participer à l'enquête en tant que professionnel·le de la santé : https://scohpica.ch/je-souhaite-participer/.