Tabac et environnement: qu'en pensent les Romand·e·s?
La thématique de la journée mondiale sans tabac 2022 de l’OMS est «Le tabac: une menace pour notre environnement». A cette occasion, Unisanté a mandaté l’institut LINK pour récolter l’avis de 830 Romand·e·s lors d’un sondage représentatif en mars-avril 2022. S’ils connaissent la pollution liée aux mégots, les sondé·e·s sous-estiment l’empreinte écologique et climatique de la culture du tabac. De plus, les résultats montrent que la population romande est ouverte à un renforcement des mesures de prévention.
Des Romand·e·s conscient·e·s de l’impact écologique négatif du tabac
85% des participant·e·s considèrent que le tabac a un impact assez négatif, voire très négatif sur l’environnement: toutes les étapes de production et de consommation sont estimées par la grande majorité des sondé·e·s comme ayant un impact négatif ; le plus fort étant perçu au niveau de la consommation des produits et de l’élimination des déchets. Pourtant, ces deux étapes ne représentent qu’un centième de l’impact carbone total du cycle du tabac. A notre sens, cet écart de perception s’explique parce que les mégots de cigarettes et autres déchets liés à la consommation de tabac sont présents dans l’espace public, alors que la culture du tabac et le séchage des feuilles - bien plus dommageables pour l’environnement - sont moins visibles en Suisse.
Parallèlement, 46% des sondé·e·s jugent que les fabricants sont responsables de l’impact sur l’environnement, tandis que 31% rendent les personnes consommatrices responsables et 16% les Etats. Pour faire écho à cette opinion, notons que certains Etats, dont la France, ont adopté la règle du pollueur-payeur avec une loi demandant à l’industrie du tabac de payer la gestion des déchets qui y sont liés.
Les cigarettes électroniques également pointées du doigt
Bien que l’impact écologique des cigarettes électroniques soit moins connu, cette problématique est d’actualité avec l’arrivée de modèles jetables («puff»). Deux tiers des personnes interrogées estiment l’impact environnemental des cigarettes électroniques comme négatif ou très négatif. Ce sont les étapes de production et d’élimination qui sont évaluées le plus négativement.
La santé reste plus motivante que l’écologie pour arrêter de fumer
Unisanté s’est aussi intéressé aux arguments pouvant motiver un arrêt de consommation chez un fumeur ou une fumeuse. L’environnement apparaît comme l’une des motivations pour l’arrêt du tabac. Les trois principales raisons retenues, par ordre d’importance, sont la santé, le coût économique quotidien et le manque de forme physique lié à la consommation du produit.
Une ouverture vers davantage de prévention
La majorité des Romand·e·s est favorable, voire très favorable à la mise en place de mesures supplémentaires pour la prévention du tabagisme telles que l’interdiction de fumer dans les cours d’écoles (77%) et les places de jeux (74%), l’interdiction totale de publicité (72%), l’augmentation des taxes sur le tabac (70%) et l’amélioration du remboursement des médicaments d’aide à l’arrêt (67%). Un Romand sur deux soutient également l’adoption du paquet neutre et d’avertissement plus grand sur les paquets.